Réflexions partagées

Toute vérité est-elle bonne à dire?

La question posée ici présuppose que quelque chose est une vérité. On ne se demande pas dans quelle mesure ce qu’on dit être une vérité correspond effectivement à la réalité dont on prétend rendre compte. On postule qu’on sait une vérité (que le soleil se lève à l’Est; que le Père Noël n’existe pas…) et on se demande si, du seul fait que cette chose est vraie, elle est bonne à dire.

Certains répondent « oui », arguant de l’honnêteté, de la transparence, de la lutte contre les illusions, de l’affranchissement des erreurs… D’autres répondent « non », soulignant que dans certains cas, dire la vérité constituera une ingérence, une agression. Alors « vrai » et « bon » ne coïncideront pas. Alors, la vérité ne sera pas bonne à dire.

Evidemment, si la réponse était simple, il y a bien longtemps qu’on ne se poserait plus la question. Comme dans tous les domaines qui concernent l’humain, il est extrêmement difficile, voire non recommandé, de soutenir une position monolithique.

Etablir qu’il faut dire toute chose du seul fait qu’elle est vraie, indépendamment de la situation, indépendamment de la personne à laquelle on s’adresse, indépendamment du moment auquel on s’adresse à elle est… une absurdité. Ce serait considérer que la vérité prime sur la personne: celle-ci ou une autre, enfant ou adulte,… que peu importent ses spécificités, sa singularité, ce qu’elle vit, où elle en est… seul compterait le fait que la chose soit vraie. Penser ainsi c’est nier la personne qui est en face de nous. Nier l’humain.

Il me semble que ce que l’on dit et ce que l’on ne dit pas ne devrait pas dépendre pas de la nature véridique de la chose mais de la personne à laquelle on s’adresse. Il me semble que liberté et respect sont alors mieux servis.

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