Réflexions partagées

La confiance

Comment choisir sa psychothérapeute ? Comment être sûr que ce n’est pas un gourou, un imposteur, un usurpateur?
Je peux répondre à cette question en indiquant la manière de vérifier les diplômes de quelqu’un, sa membriété à un ordre professionnel reconnu. Mais il me semble que la question est plus large, va bien au-delà des diplômes: elle concerne la confiance.

Pour se confier, on a besoin de se sentir en confiance. Généralement, quand on le peut, on choisit une personne que l’on connait. Sinon, on choisit une personne qui nous a été recommandée; quelqu’un que quelqu’un connait. On pense que si on en connaît suffisamment sur une personne, on peut prédire son comportement futur. On pense qu’on ne peut accorder sa confiance à n’importe qui, les yeux fermés, sous peine de transformer cette confiance en simple crédulité. On pense qu’on peut préalablement s’assurer que celui à qui on se fie ne fera pas autre chose que ce qu’on attend de lui. 

Mais ce type de garantie n’existe pas. Par définition, il n’y a de confiance que là où tout n’est pas absolument certain (d’ailleurs, « confiance » et « foi » ont la même racine en indo-européen, comme en grec et en latin). Alors, on peut tenter de calculer le risque pris, de mesurer le degré d’incertitude, d’évaluer ce qui est le plus probable. Mais il restera toujours une part d’incertitude. Et c’est cette part qui représente ce qu’est vraiment la confiance: cette part qui invite à s’en remettre à l’autre et, dans le même temps, investit cet autre de la responsabilité de ne pas nous décevoir.

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